15 janvier 2008



Plusieurs remarques. J'accumule ça depuis plusieurs semaines sans avoir le temps d'en parler, car la doseuse à Guigoz à remplacer ma Roberval à thé…


L’usage du zhong est aisé et n’est pas technique : Je vous le dis mes frères : arrêter de vous pignoler avec le grammage et la température de votre eau : c’est à fond et à fond ! Point.
Comme pour le Gong Fu Cha, il faut de la quantité et de la célérité. Massif et court ! Sauf pour les jeunes Pu-Erhs où la tisane leurs va mieux au teint : 180° (pas la température, le demi tour !) : on gramme léger et on infuse longtemps.
Pour faire monter un zhong en température : Il suffit de l'arroser copieusement d'eau bouillante comme on le ferait pour une Yixing. Pour ça il faut une table à thé sinon on s'arrose les genoux...

A propos de grammage : il faut arrêter d’utiliser la pince à épiler pour doser les Pu-erhs anciens !! Philippe, oui, c’est toi dont je parle mon ami ! Tu ne crois pas qu’il y a un malaise à utiliser tes théières minuscules avec ton grammage de piaf pour faire des économies de bout de chandelles ? Oui tes vénérables galettes sont chères, mais as-tu compté ce que tu as dépensé en Yixing ?

Autre chose : Qu'est ce que c'est que cette mode d'appeler toutes les Yixing des "Zhuni" ?? Il n'y a pas plus de "Zhuni modernes" que de beurre au fiacre à mon avis. L'appellation est trompeuse et sans intérêt à mon sens. C'est comme appeler un piano laqué un Bösendorfer simplement parce qu'il en a l'aspect et comme dirait André Pousse : "Ce n'est pas parce qu'il y marqué Bénédictine sur les chiottes que c'en est !".

Enfin, un mot sur le commentaire de Flo sur le blog Cha-U-Thé, à propose du Da Yu Ling :
Bien vu le coup de la minéralité du Da Yu Ling et de certains Rochers. C'est ce qui fait que je trouve les Da Yu Ling que j'ai goûtés "chiants". Avec le temps et ma petite expérience je fais de moins en moins de dégustations techniques (tasse à sentir & co) et mon approche est plus globale et primaire : "miam-miam c'est bon ce truc" ou "trop cher pour le prix. Ils veulent nous dire quoi là ??"
Le "ils veulent nous dire quoi là ?? " est généralement réservé aux thés les plus chers qui ne me procurent pas un plaisir immédiat. S'il faut chercher pourquoi il est cher, je passe la main... Un exemple ? Les Gao Shan Cha 11 et 14 de la M3T. Ils sont censés être le fleuron des GSC proposés dans cette auguste Maison mais mon expression lorsque j’en bois est proche de celle d’une coquille Saint-Jacques. Sans le corail bien sûr.
Bref, après avoir fait mon étonné auprès du Maître de cérémonie : « comment se fait-il que les GSC de Tea Masters me procurent un plaisir immédiat et que là je ne ressente rien ? »
La réponse fût : « c’est comme ça que doivent être les Gao Chen Sha pour qu’ils expriment leurs terroirs». Curieux, car moi c’est la version sans expression de terroir que je préfère…
Bref après analyse, il semble que les GSC de la M3T sont tous torréfiés pour une meilleure conservation, ce qui leur confère un goût différent des GSC « frais »…

Enfin dernière remarque est malheureusement encore au détriment de la M3T : la comparaison récente d’un haut de gamme de la M3T : le « Bai Hao Wulong 2 » avec le « Bai Hao Wulong « perfect » de TM. J’attendais une bataille en rangs serrés où les protagonistes se rendraient coups pour coups. Mon souvenir du BHW2 bu il y a quelques années était impérissable : notes de roses, de lychee etc. Magnifique. Hélas la récolte de cette année est loin de refléter le souvenir que j’en avais et il faut bien avouer que le BHW « perfect » a clairement dominé les débats, que ce soit en terme de finesse, de parfums ou de longueur en bouche. Raphaël (Blackteapot) qui m’accompagnait dans une dégustation que je lui proposais en aveugle a même eu la sensation de boire le même thé mais dans un état de santé proche la grippe en ce qui concerne le Bai Hao Wulong 2… Aïe !