01 octobre 2006

Pu Er carré 1979

Carré 1979 n° 2. 3.5g en Yixing.
En préambule, une précision : il s’agit du carré 79 n°2 dans sa deuxième « mise ». Il y a eu une première version qui différait par sa maturation me semble t’il.

Les feuilles sèches puis mouillées développent des parfums chauds, épicés. De la paille brûlée par le soleil, des notes minérales également, le silex, la poudre à canon et bien sûr la terre sèche.
La bouche est bien souple et homogène et ne développe aucun caractère « d’étable ». Bref ça ne sent pas le poney, on peut s’en réjouir… les infusions ne sont que plénitude et matière. Très belle longueur en bouche, quelques notes boisées et camphrées de ci de là mais bien moins que lorsque j’ai goûté ce thé en 2001 (il y avait alors des notes tourbées que je ne retrouve plus). C’est un thé homogène et mature qui est arrivé au stade de la « sphère ». Un très beau carré.

30 septembre 2006

Yixing Da Hong Pao


Une Yixing en terre "Da Hong Pao" de forme dite "Bian Den".
Elle est destinée aux Pu Erh mais je m'en sers de moins en moins car j'utilise à présent le Zhong pour les galettes les plus anciennes. Les thés les plus jeunes ayant besoin d'être arondis aux angles passent par ma Yixing en "Peau de poire". Je n'ai pas d'idée précise de sa date de fabrication ni du potier ou de l'atelier qui l'a réalisée...

Pu Er vrac 1970

Le vrac 1970 n°11 selon Lionel :

Pu er en vrac 1970 (n°11) M3T
3 g en théière taïwanaise de 9-10 cl
Une complexité rarement rencontrée sur les feuilles sèches et les feuilles après rinçage : mentholé, frais, pâte d’amande, fruits rouges, poivre…
1ère liqueur purement délicieuse (notes pâtissières, vanille, amande), subtile, exquise, fine et précise. Légère de corps, magnifique « retombé » sur la langue quand on avale. Longueur moyenne.
2 è liqueur toujours délicate, doucement sucrée et pâtissière. Un côté « métallique ». Finale proche de celle des carrés (et des whiskies de l’île d’Islay, accessoirement) : poivrée, minérale.
3èliqueur plus poivrée, moins gourmande, la palette aromatique s’est rétrécie même si elle reste large.
5è liqueur : beau maintien au fil des infusions, notes de bois, écorce, vert, légèrement amer et astringent. On n’est plus dans le même registre gourmand et pâtissier du début.
Un pu er délicieux, très subtil et délicat. Une belle longueur. Une liqueur très jolie, brune-marron, dorée.

25 juillet 2006

Pu Er brique 1983 n°10

Lionel m'a envoyé ses notes de dégustation sur la brique 1983 n°10. Je les partage avec vous :

Salut Christophe,

Je t'envoie quelques notes prises en vrac hier ...

Brique 1983 (n°10, M3T) - 3.5 g en Yixing de 9.5 cl.

Infusion : tiramisu, puis caliçon d'Aix. Ca commence par de la force, café ? chocolat, caramel. Puis arrive la douceur, la fraîcheur, pâte d'amande...

Liqueur 1 : complexe, assez longue, même enchaînement de saveurs que les parfums sur l'infusion : force puis douceur. Une liqueur pleine, une symphonie de saveurs et d'arômes. Un feu d'artifice, une explosion diront d'autres.

Liqueur 2 : croûte de pain de campagne breton bien cuit (qui rappelle la galette 1997 n°15), mais ici tout est plus fondu, plus harmonieux.

La palette aromatique se rétrécit au fil des infusions pour se recentrer sur les notes qui ont fait la force et le caractère des premières liqueurs...

Très belle longévité (on peut facilement dépasser les 10 infusions, sans predre en qualité). Liqueur très agréable à garder en bouche de longues minutes, elle est multifacette, elle évolue selon qu'on la déplace sur le bout de la langue ou en fond de bouche...

Amicale brique 83, doux compagnon, présence rassurante...

16 juillet 2006

Deux grands crus

Yu Lan Xiang (M3T). 5g en Yixing 13cl.
Je ne suis pas trop amateur des Dan Cong, ces thés issus de récoltes individuelles, de la province du Guangdong en Chine. Leurs parfums sont généralement très marqués et complexes au nez mais en bouche, du moins pour ceux que j’ai connus jusqu’à présent (Ling Tou Mi lan Xiang, Mi Lan Xiang, Zhi Lan Xiang, Huang Zhi Xiang etc.) c’est plutôt timide et sans intérêt à mon palais.
Celui-ci ne joue pas dans la même catégorie. Le très compétent Gilles de la Maison des Trois Thés m’a chaudement recommandé ce Yu Lan Xiang et je dois dire que j’ai eu une fois de plus raison de lui faire confiance ! En un mot : magnifique. Le nez est sur des notes florales légères (des fleurs jaunes sans doute) mais surtout sur des parfums de galettes bretonnes (là ça me parle !), des touches beurrées, pâtissières. Un vrai bonheur pour le gourmand que je suis !
En bouche aucune déception, c’est un thé complet, que l’on sent gorgé d’huiles essentielles : c’est plein, souple, racé, équilibré… Tout est là pour affirmer que c’est un grand thé et notamment cette propension à marquer la gorge pour de longues minutes que je recherche particulièrement. Ce Yu Lan Xiang est un thé d’épicurien, d’une richesse rare. Par analogie avec le vin, ce serait sans doute un vin botrytisé, comme un Sélection de Grains Nobles alsacien. Le prix s’en ressent à l’achat mais à ce niveau de qualité, on ne peut pas dire que ce thé soit cher, il est simplement coûteux.

Da Hong Pao 2 (M3T). 6g en Yixing.
Un « Rochers ». Le nez est classique de ce type de thés : des fruits secs, tatati tatata, vous connaissez le refrain. En bouche c’est autre chose : la liqueur est d’une grande douceur et d’une finesse de texture que je n’ai jamais rencontré sur un Rochers. L’infusion peut être poussée de longues secondes, et dépasser la minute sans que la moindre note d’astringence ne vienne gâcher la fête. Ce thé n’est pas spectaculaire mais le fondu des parfums (des notes vanillées, de crème de marrons) est impressionnant, tout comme sa faculté à survivre à la multiplicité des infusions. Jusque là les Da Hong Pao ne m’avaient pas marqué particulièrement, celui-ci déroge à la règle !

02 juillet 2006

Thé vert Liu An Gua Pian 2



Liu An Gua Pian 2 . 2g en Zhong de 10cl.
Toujours un thé vert ! Celui ci est un peu différent des deux précédents : la liqueur est d’une belle couleur jaune tirant sur le vert comme peuvent l’être certaines huiles d’olives vertes. Le parfum est discret et ne m’évoque, je dois dire pas grand-chose… C’est végétal, une note de melon d’eau peut-être, bref rien d’extraordinaire de ce côté-là. La bouche est pleine, ronde mais tout de même racé .Ce n’est clairement pas un thé démonstratif comme peut l’être le Xian Xia Lan Cui au nez, non, mais en revanche et là où je trouve que ce thé excelle c’est dans sa longueur en bouche, ou plus précisément en gorge.
A l’instar de certains Wulong la gorge est très marquée et ça dure de looooongues minutes après la dégustation.
Cette sensation se retrouve rarement et ce thé est hors du commun à cet égard. Peut-être pas le thé vert par lequel il faut commencer mais un bel exercice de style !

27 juin 2006

Yixing Duanni Nian Gao Tu



On me réclamait une nouvelle photo de Yixing : la voici !
Il s'agit d'une théière pour Wulongs assez torréfiés, une "Duan Ni". Son poids est de 143g pour une contenance de 15cl. Sa teinte tranche un peu avec les autres modèles de Yixing en ma possession puisqu'elle est clairement (!) plus foncée !
Maître Tseng m'avait noté quelques informations sur cette théière lors de son achat. certaines me sont claires comme la témperature de cuisson : 1180° et son taux de retraction : 13%. En revanche, deux termes me restent obscures et je n'ai jamais pensé à demander des explications : "Nian Gao Tu" et "Huang Long Shan". Peut-être la mine dont a été extraite la terre ?

Pu Er brique 2004 Ton Chin Hao

Ton Chin Hao 2004 brique verte. 2g en Yixing de 12cl. A sec nez fumé très marqué, on dirait un Souchong ! Infusion d’1 minute : pas déplaisant mais le goût de fumé est présent. La seconde infusion est « bonne » mais ordinaire ; la bouche est un peu chargée (la langue et le palais sont asséchés). Au final je trouve ça correct mais je n’en achèterais pas pour autant.
http://www.houdeasianart.com/index.php?main_page=product_info&products_id=200

Pu Er Galette 1996 n°14 et 1997 n°32

Un face à face !

La 1997 n°32 est faiblement compressée, les feuilles se détachent facilement. Le nez est un peu fumé mais cette note s’accompagne de parfums de fruits secs. C’est doux. La première infusion de 30s laisse apparaître une liqueur très légère, du moins visuellement. En bouche, le goût affiche une certaine plénitude « sphérique », malgré un léger goût de fumé, presque imperceptible mais qui semble inhérent à presque toutes les galettes vertes de moins de 15 ans… Ceci dit cette galette est très agréable en l’état et pourtant je suis à jeun et il est 6h30. 2ème infusion : La bouche est légèrement sèche mais je suppose que c’est la conséquence directe de mon ventre vide…Toujours est-il que ce 97 fait beaucoup saliver et semble développer un très beau Qi : je sens mon corps emplie d’une douce chaleur…. Rhâââaaa. Je serai tenter de dire que ce Pu-Erh a de la vie devant lui mais d’un autre côté je prends de plus en plus de plaisir avec de jeunes Pu-Erh. Cette galette est très réussie et le dosage parfait selon moi.
La 1996 n°14 qui suit, dosée à l’identique, est à la fois plus verte et plus fruitée en même temps ce qui se traduit par une certaine fraîcheur en bouche, un peu mentholée. En revanche la bouche est moins souple et plus marquée. A l’évidence ce 96 est moins prêt que le 97 et nécessite encore de prendre de la bouteille !

Thé vert Chao Tian Xiang



Chao Tian Xiang. 3.5g en zhong de 10cl.
Un autre thé vert récemment acquis et qui n'a rien à voir avec le précedent : le nez est sucré avec des notes d'olives fraîches. La bouche est bien verte et présente des notes iodées. C'est un thé complexe, doté d'une belle longueur et d'une grande netteté en bouche.

Thé vert Xian Xia Lan Cui


De retour après quelques semaines d’absences.
La saison est aux thés verts et je dois dire que je tente d’en profiter…
Je vous fais donc partager un achat récent à la Maison des Trois Thés : un Xian Xia Lan Cui . 3.5g en zhong de 10cl. L’infusion est pâle et pourrait laisser supposer un thé blanc.
Ce qui marque en premier avec ce thé vert ce sont ses notes miellées : ça sent le nougat. On se croirait en présence d’un thé au jasmin sans… le jasmin ! Je crois percevoir des notes de fleurs d’oranger. La dégustation est toute en rondeur, voluptueuse et sphérique. Une gourmandise.

08 mai 2006

Yixing Zhuni chaudron





Une minuscule Yixing (années 20-30 ?) en forme de chaudron. C'est une petite merveille de 8cl, pour un poids ridicule de 68g. Vous noterez que la signature est identique à la "coquille d'oeuf" en photos plus bas, ce qui ne veut absolument pas dire que ce soit le même potier qui l'ai réalisée...

Pu Er Galette 2003 Yiwu Tea Master

Galette de Pu-Erh cru, Yiwu, 2003
4.5g en théière Yixing de 12cl.

Une nouvelle fois un échantillon de Teamaster.
Nez à sec dans la théière chaude : De discrètes notes fumées, un nez sur le fruit frais : du melon d'eau peut être ?
La 1ère infusion est très pâle, la bouche est puissante mais douce en même temps. Une légère astringence (le dosage sans doute). Etrangement, mais c'est tout à son honneur, le thé paraît "juteux" en bouche, très belle longueur, grande concentration. C'est équilibré dans la puissance, sans caricature.
La 2ème infusion, toujours très courte (5s) fait ressortir son côté agréablement et discrètement fumé. C'est toujours aussi long et concentré, toujours aussi juteux (très à mon goût cette propension à faire saliver), mais c'est encore un thé jeune et tout ça ne demande qu'a se bonifier, se fondre et gagner en complexité et je ne doute pas que cette galette en ai les capacités.
La 3ème infusion est la plus équilibré. La langue se charge de toute cette belle sève dont les feuilles (magnifiques je dois dire) semblent regorger. En bref un Pu-Erh richement doté qui fera sans doute, mais je ne suis pas devin, un grand dans quelques années si sa maturation est bien menée. Le prix semble sans doute élevé de prime abord mais la galette pèse 500g et ramené au poids plus conventionnelle de 350g, le coût me paraît justifié. Le mieux que vous puissiez faire c'est donc d'essayer par vous-même !

Pu Er Tuo Cha 1985 Yiwu Tea Master

5g en théière Yixing (terre "Da Hong pao") de 12cl.

Cet échantillon fait également parti d'un "lot" que Stéphane Erler de Teamaster m'a récemment fait parvenir. Si l'année de production est assez proche de l'excellent Tuo Cha 1986 de la Maison des trois thés, le résultat n'a absolument rien à voir et c'est assez déconcertant je dois dire : je ne rentrerai pas trop avant dans les détails mais je dois avouer que je n'ai pas compris ce thé ! en toute franchise je ne lui ai reconnu (en l'état) aucune qualité propre au Pu-Erh. L'analyse est sans doute sévère mais j'ai trouvé que ce thé tenait plus de l'algue que du Pu-Erh. origine YiWu ? je dirais plutôt Cancale... A réessayer plus tard...

05 mai 2006

Pu Er brique CNNP 2000 Tea Master

6g en théière de 12cl.
Cet échantillon fait parti d’une série de 7 que Stéphane Erler a eu la gentillesse de me faire parvenir et que je viens de recevoir ce matin.
Le nez à sec donne sur le fruité : c’est mûr et gourmand. Il n’y a aucunes traces de notes d’étables mais il y a un soupçon de notes fumées, très agréables. On est loin du mégot froid de certaines jeunes galettes !
La bouche se fait l’écho de ce qui était pressenti au nez : c’est gourmand ! L’infusion est fondu mais il y a de la matière, c’est bien parfumé et loin d’être monocorde. Dans l’esprit cette brique me rappelle le Tuo Cha 1978 de la Maison des trois thés et je la trouve étonnamment « à point » pour son jeune âge, et je ne peux que la recommander les yeux fermés surtout quand vous connaîtrez le prix auquel cette brique est vendue ! Un Best Buy !

25 avril 2006

Yixing dédicace à Philippe


Juste une dédicace pour Philippe et ses nuits agitées !

24 avril 2006

Pu Er Galette 1982 n°29



Galette 1982 n°29
5g dans une théière de 15cl.

5h47 Paris se lève.

La première chose qui me surprend dans cette galette c’est le nez des feuilles dans la théière tout juste ébouillantée : c’est très sec avec des notes de papier, du genre d’un vieux bouquin qui n’a pas été ouvert depuis 50 ans. A chaud le parfum est celui du poivre gris avec quelques notes de Ginseng. Le palais se réveil.
L’infusion est corsée mais fluide, sans accroche, le boisé est puissant. Je crois que j’ai un peu trop dosé pour mon palais encore endormi.
Les notes qui se dégagent des infusions suivantes me rappellent la Brique 1967 n°2 que j’appréciais beaucoup et qui n’est, hélas, plus disponible.
La troisième est (comme bien souvent) parfaite : un point d’équilibre entre la mâche et la transparence, la longueur en bouche, la complexité des parfums. Un soupçon d’amertume vient ponctuer mes gorgées comme le ferai un grain de sel à la fin d’une tarte au chocolat… Superbe. 6h32, la bouche est nette, pure, mais l’infusion rémanente, seule l’arrière de la langue garde le souvenir de l’infusion.
Voilà une dégustation qui me prouve une fois de plus qu’un vieux Pu-Erh cuit conservé dans les règles de l’art a autant d’atouts pour moi qu’une vénérable galette crue.

P.S. Pour plus de détails sur cette galette, merci de jeter un oeil à "Qui sera me dire ce qu'il y a écrit sur ce Nei Fei de ma galette 1982 ?"

23 avril 2006

Yixing Wuyi





La théière du jour !
Il s'agit d'une théière dont je me sers pour les thés dits de "rochers", comme le Wuyi Rou Gui. Je dois dire qu'elle remplit son office avec brio, et ses 12cl permettent même d'avoir un invité...

Pu Er Galette 2005 Yan-Ching Hao “Yi Wu Cha Wang"


Galette Yan-Ching Hao “Yi Wu Cha Wang 2005” 3.5g en théière “Peau de poire” de 18cl.

Hou De Asian Art, le site de vente en ligne auprès duquel j’avais passé commande de plusieurs galettes m’a envoyé un bel échantillon de ce thé qu’ils commercialisent.
Les feuilles à sec sont vraiment très belles et l’on sent que le travail est bien plus soigné que d’ordinaire.
La couleur de l’infusion est jaune paille et le nez des feuilles chauffées est très fruité, je retrouve le nez d’un cacao grand cru, et un peu de ce parfum si particulier de la banane séchée.
C’est superbe mais clairement atypique, on croirait sentir un Wulong !
En bouche l’infusion est extrêmement douce avec une légère acidité fruitée de bon aloi. A ce stade d’évolution on ne peut pas dire que l’on puisse parler de Pu-Erh, c’est indéniablement très bien réalisé, mais je suis très curieux de savoir comment peuvent gagner en complexité des galettes si bien éduquées...
Vous trouverez une description complète de cette galette sur :

http://www.houdeasianart.com/index.php?main_page=product_info&products_id=407

20 avril 2006

Pu Er Galette Chang Tai 2003 et Haiwan 2002


Du nouveau dans la nurserie !

Je viens de recevoir deux nouvelles galettes achetées sur Hou De Asian :
Une XiShuangBanna Cha-Tai Tea Factory 2003 Yi-Chan-Hao Yi-Ban Wild Arbor (en photo) et une Haiwan 2002 Yunnan Ancient Arbor Green Cake, An Ning Region .

Des tests viendront, bien entendu, mais j'ai pas mal de choses sous le coude en ce moment...

Pu Er Galette 1982 n°29


Qui sera me dire ce qu'il y a écrit sur ce Nei Fei de ma galette 1982 ?

Pu Er vrac 1983


Vrac 1983 n°16 : A consommer sans modération.
4g dans une théière de 15cl.
La première chose qui me frappe dans ce vrac ce sont ses feuilles : elles sont vraiment d’une taille peu habituelle ! A sec le nez est typique, je dirai même emblématique de ce qu’on s’imagine être un Pu-Erh (pour moi en tous cas) : ça sent la cave, bien sèche !
Une fois la théière ébouillantée, des feuilles chaudes émane un parfum enivrant : c’est sec, puissant, presque mentholé, avec en refroidissant des notes… d’épinard.
L’infusion présente une couleur classique, cuivrée, aux teintes chaudes. Je passe sur la première infusion qui est généralement timide, les suivantes sont rondes, chaudes, charnues, et laissent la bouche emprunte d’une fine couche qui me rappelle la finale d’une truffe recouverte de cacao amer, un côté poudré…
Bref, vous l’avez sans doute deviné, c’est un coup de cœur pour moi. Ce vrac n’a certes pas l’élégance d’un 1968 mais c’est Pu-Erh d’épicurien, un voluptueux : Andréa Ferréol dans « les galettes de Pont-Aven » ! :-)

18 avril 2006

Pu Er vrac 1992


Vrac 1992 n°15…. De la Maison des Trois Thés bien entendu…
Je ne vais pas trop m’étendre sur ce Pu Er cuit à petites feuilles, néanmoins :
A sec, dans la théière chaude des parfums évoquant l’humus (un parfum douceâtre ?), l’écorce, et l’étable. L’infusion est transparente et tire sur le rosâtre. La 1ère infusion est douce mais sans grand intérêt, le nez présente toujours des notes un peu « fermières », tout ça manque un peu de mâche et je pousse la deuxième infusion. C’est mieux. Sans avoir une « bouche » énorme, il y a de la matière et un côté sombre, doux et charnu mais sans grande complexité. La gorge est assez marquée, les infusion sont homogènes et laissent de temps à autres quelques sympathiques notes salées sur le bas des joues. Bref un Pu Er très convenable dans son registre initiatique ou pour faire un « grand ordinaire ».

16 avril 2006

Yixing Zhuni coquille d'oeuf


Et oui ma poule il y a des pattes d'oies au cul de la théière...

Sans doute celles d'un potier anonyme qui a paraphé avec la signature d'un potier célèbre. Pratique assez courante, mais peu me chaut, je ne m'attache pas à ce genres de choses : je suis un buveur et pas un collectionneur (quoique...) et la qualité de la terre m'importe d'avantage !

Yixing Zhuni coquille d'oeuf


Le potier a eu la riche idée de faire une anse fine en rapport avec le poids ridicule de cette beautée : 78g pour 13.5cl. Des mensurations de rêves...

Yixing Zhuni coquille d'oeuf


Roulez jeunesse !

Yixing Zhuni coquille d'oeuf



Difficile de différencier la théière de l'oeuf. Dingue non ?

Yixing Zhuni coquille d'oeuf


Joyeuses Pâques !


Et oui quoi de mieux qu’une vénérable Yixing « coquille d’œuf » pour ce lundi de Pâques ?

La finesse des parois est exceptionnelle, tout comme l’est (j’adore ça) la hauteur peu commune des parois internes du couvercle. Autant vous dire que « ça sonne haut » ! Et même si le tintement métallique que produit le couvercle sur le corps de la théière n’est pas spécialement un gage de qualité (plutôt un signe d’une haute température de cuisson, et de toute façon, cela dépend de la terre utilisé…) j’éprouve toujours une petite satisfaction à jouer avec…(le couvercle j’entends…).
Il va de soit qu’une terre d’une telle qualité appelle des thés peu fermentés, des Dan Cong par exemple, afin d’extraire toutes les fragrances que recèlent ces Wulong.
La finesse du grain et les traînées particulières me laissent à penser qu’il s’agit d’une véritable « Zhu Ni », et j’emploie ce terme avec prudence car il est clairement galvaudé. Aucune autre de mes théières ne présentent ce type de marques et son aspect colle parfaitement à la description que fait Billy Mood de la vraie terre « Zhu Ni », mais je peux me tromper…

Differentiating Zhu Ni From Red Clay
For the untrained eyes, it is extremely difficult or even impossible to tell apart a zhu ni teapot from a red clay teapot. Zhu ni clay has properties or characteristics that are distinctively different from red clay and can only be apparent after the pot has been used for some time. No one is going to let you use a zhu ni teapot for 6 months to confirm that it is indeed of zhu ni clay before paying up.Therefore I have listed below some pointers which you would give you some idea what to look for:
• zhu ni clay is extremely pure and does not contain any impurities because the water method was used to segmentate the layer of finest quality zhu ni from the raw red clay. You will notice that the zhu ni clay is homogenous with little or no foreign particles. It also exhibit have that "wet look" and silky feel. Zhu ni teapots may share the same characteristics despite being few centuries apart in age, but its surface properties maybe different. Pre-1850s zhu ni clay teapots usually have large particles size but those between 1850s to 1940s are extremely fine and under hotwater, the reflections of the surface of the pot is exactly like that of butter.
• Due to the tools used, zhu ni pots tend to have "crawl marks" on its surface. It can be seen when light is reflected off the surface at an angle, but you cannot feel it with your finger. Although such marks are also present in zisha teapots, it is more commonly seen in zhu ni teapots before 1960s.
• All zhu ni teapots are small in size because zhu ni itself does not have strong bonding strength as zisha. If you come across zhu ni teapots that are large in size, then you can be sure that some zisha clay has been added to "borrow" its strength.
The above points only served as a guide and if you think that just based on the above, it would be easy to recognise a zhu ni teapot then you couldn't be further from the truth. It take me 3 solid days to discover what constitue "crawl marks" on my zhu ni pots. To make matter worse, not all zhu ni teapots exhibit these telltale signs.
To a tea connoisseur, zhu ni teapots are a definite bonus because the extremely fine and pure clay has resulted in lower air cavities compared to zisha. This means that zhu ni has less ability to maintain the heat which in turns allow the fragrance of the tea to be more easily released. The result? A more fragrant tea!


Je vous conseille d’ailleurs la lecture du site de Billy Mood qui regorge d’informations intéressantes que je reprendrai lorsque l’occasion se présentera.

http://terebess.hu/english/yixing1.html

Pu Er Tuo Cha 1986

Une belle couleur cuivrée, brillante, un nez frais et « sombre » en même temps, pas de note fumée : ça s’annonce bien !
La bouche souple, le goût subtil et doux : c’est un timide ! A l’opposé de certains Pu Erh qui s’imposent par leurs forces terreuses, ce Tuo Cha est clairement un introverti qui demande à ce qu’on le découvre. A cet égard je ne l’avais pas compris la première fois que je l’ai bu il a 3 ans, tout comme je n’avais pas apprécié la galette 1985 n°11 qui présentent un peu le même trait de caractère : peu massif en bouche mais avec une complexité et une minéralité affirmée qui fait saliver.

On croit sucer un galet.

Du Mozart...

Pu Er Tuo Cha 1986

Une belle feuille trouvée après les fouilles entreprisent sur la pelote de réjection... A noter la dimension honorable de la feuille. Géneralement les Tuo Cha sont constitués de feuilles de grade 1 à 3 et les galettes de 3/4 à 10.

Pu Er Tuo Cha 1986

Il n'est pas beau ce Tuo Cha ? Un beau bébé de 180g !

Pu Er Tuo Cha 1986


Un Tuo Cha à la dégustation aujourd'hui : Il s'agit d'un Pu Erh de 1986, le n°8 à la M3T (Maison des Thés). Le producteur est le même que celui de la galette 1987 n°10, sur laquelle je reviendrai. Les feuilles proviennent de la montagne Yi Wu, généralement un gage de qualité :
Famous Tea Mountains in Yunnan
How many tea mountains are there in Yunnan? A lot! Many Pu-erh drinkers have heard of “Six Tea Mountains”. Then there are famous tea mountains like Nan Nuo, Jing Mai. How do these tea mountains relate to “Six Tea Mountains”?

Historically, there are six tea mountains: You Le, Ge Deng, Yi Bang, Mang Zhi, Man Zhuan, and Man Sa. You Le is located in now Jin Hong City. Gen Deng, Yi Bang, Mang Zhi, and Man Zhuan are located in now Xiang Ming County. Man Sa is located in now Yi Wu County. The historical “Six Tea Mountains” are all located at north of Lan Cang River.

There are also six tea mountains south of Lan Cang River. Nan Nuo and Jing Mai are one of them. The other four mountains are: Meng Hai, Ba Da, Nan Qiao, and Meng Song. Nan Nuo, Meng Hai, Ba Da and Nan Qiao are all located in Meng Hai Town. Jing Mai is located in Hui Min County.

One tea mountain that is not on either of the “Six Tea Mountains” list is Yi Wu. Yi Wu is located beside Man Sa. Yi Wu quickly became an up-star when the historical “Six Tea Mountains” were on the wane. Pu-erh made of leaves from Yi Wu tea tree leaves is famous for its high quality after long aging.

15 avril 2006

Yixing... de Taïwan


Une photo de la taïwanaise un peu plus conventionnelle que celle ci-dessous...

Cette taïwanaise est celle (la seule !) que j'utilise, rarement, pour les Dan Cong. Je ne suis pas trop fan de ces Wulong peu fermentés, mais je dois dire qu'un Mi Lan Xiang de temps à autre, ça désaltère... Cette théière, contrairement à celles en Yixing présente l'avantage d'être assez transparente sur l'infusion et met en exergue certains parfums que l'on trouve dans les Dan Cong et qui seraient sans doute occultés par une terre plus poreuse comme celle des Yixing (sauf à utiliser une Yixing très fine, type "coquille d'oeuf", malheureusement assez rare et chère, dumoins lorsque l'on s'attaque à celles en terres épuisées).

Il n'y a pas que les théières en Yixing qui permettent de tirer parti des meilleurs thés : Celle-ci est taïwanaise et appartient à mon cher ami Raphaël avec qui je partage une passion pour le thé, mais également la photographie et le vin. La photo a été prise lors d'une dégustation à la Maison des Trois Thés.

14 avril 2006

Pu Er Galette 1998 n°31

Et cette dégustation ?

Tout d'accord la couleur de la liqueur et peu brillante, ambrée, le nez est discret. En bouche, une légère verdeur, à peine perceptible et étonnante compte-tenu du jeune âge de cette galette. L'infusion est très ronde, douce et fluide, il n'y pas de traces de tanins ou d'astringence, ça coule tout seul ! le palais est bien tapissé néanmoins. Elle me rappelle à certains égards (sans doute sa propension à fondre en bouche, disparaître mais sans occulter le fait que l'on soit en présence de Pu-Erh) une certaine galette "Xiao Lu Yin" de 1972, dont j'avais acheté 10g et qui représente le summum de ce que j'ai bu en Pu-Erh : du velours...
Le bilan est donc très positif : c'est une galette qui ne ressemble à rien de ce que j'ai en stock (un vingtaine de références), elle n'a pas les attributs classiques des galettes vertes, crues, de son âge. Un régal mais dont je me demande si sa capacité à vieillir sera bien importante...

Pu Er Galette 1998 n°31


Comme vous pouvez le constater les feuilles se sont très bien détachées, il y a peu de brisures. En revanche, et c'est presque une constante, il y a quelques éléments exogènes : j'ai trouvé dans ces 5 grammes : un peu de poussière, un poil et une graine (?) que l'on peut clairement voir sur cette photo.

Pu Er Galette 1998 n°31


Une vue d'ensemble. Cette galette n'est pas très fortemment compressée, ce qui permet d'une part un vieillissement "assez" rapide (il faut être circonspect en ce qui concerne le vieillissement du Pu-Erh...) et d'autre part une plus grande facilité à détacher les feuilles. A titre de comparaison, vous verrez dans les semaines à venir une galette dite "Iron cake", découpée à l'emporte-pièces et qui après 25 ans est encore bien verte...

Pu Er Galette 1998 n°31


Gros plan sur le "Nei fei", l'étiquette qui est généralement mélée aux feuilles des galettes de Pu-Erh.

Pu Er Galette 1998 n°31

Cette première galette est en faite une de mes dernières acquisitions. Elle date de 1998 et porte la réference "31" à la Maison de trois thés. Stéphane Erler, blogger de "Teamasters", a eu la gentillesse de me traduire les idéogrammes qui figurent sur l'emballage, je lui laisse la parole :
"La première galette se nomme :"Qian Jia Zai Yeh Sheng Yuan Cha". Qian Jia Zai est un endroit dans le Yunnan, célèbre pour son puerh. Yeh Sheng Yuan Cha veut dire thé sauvage. Il s'agit, en théorie, d'une galette crue."

Il s'agit effectivement d'une galette crue de la manufacture Chang-Tai et je reviendrai plus tard sur le commentaire de dégustation de cette petit merveille...

Yixing Peau de poire


Et les seaux de l'atelier.

Yixing Peau de poire


La date de manufacture...

Yixing Peau de poire


Son profil droit...