Yu Lan Xiang (M3T). 5g en Yixing 13cl.
Je ne suis pas trop amateur des Dan Cong, ces thés issus de récoltes individuelles, de la province du Guangdong en Chine. Leurs parfums sont généralement très marqués et complexes au nez mais en bouche, du moins pour ceux que j’ai connus jusqu’à présent (Ling Tou Mi lan Xiang, Mi Lan Xiang, Zhi Lan Xiang, Huang Zhi Xiang etc.) c’est plutôt timide et sans intérêt à mon palais.
Celui-ci ne joue pas dans la même catégorie. Le très compétent Gilles de la Maison des Trois Thés m’a chaudement recommandé ce Yu Lan Xiang et je dois dire que j’ai eu une fois de plus raison de lui faire confiance ! En un mot : magnifique. Le nez est sur des notes florales légères (des fleurs jaunes sans doute) mais surtout sur des parfums de galettes bretonnes (là ça me parle !), des touches beurrées, pâtissières. Un vrai bonheur pour le gourmand que je suis !
En bouche aucune déception, c’est un thé complet, que l’on sent gorgé d’huiles essentielles : c’est plein, souple, racé, équilibré… Tout est là pour affirmer que c’est un grand thé et notamment cette propension à marquer la gorge pour de longues minutes que je recherche particulièrement. Ce Yu Lan Xiang est un thé d’épicurien, d’une richesse rare. Par analogie avec le vin, ce serait sans doute un vin botrytisé, comme un Sélection de Grains Nobles alsacien. Le prix s’en ressent à l’achat mais à ce niveau de qualité, on ne peut pas dire que ce thé soit cher, il est simplement coûteux.
Da Hong Pao 2 (M3T). 6g en Yixing.
Un « Rochers ». Le nez est classique de ce type de thés : des fruits secs, tatati tatata, vous connaissez le refrain. En bouche c’est autre chose : la liqueur est d’une grande douceur et d’une finesse de texture que je n’ai jamais rencontré sur un Rochers. L’infusion peut être poussée de longues secondes, et dépasser la minute sans que la moindre note d’astringence ne vienne gâcher la fête. Ce thé n’est pas spectaculaire mais le fondu des parfums (des notes vanillées, de crème de marrons) est impressionnant, tout comme sa faculté à survivre à la multiplicité des infusions. Jusque là les Da Hong Pao ne m’avaient pas marqué particulièrement, celui-ci déroge à la règle !