Je pense que tout le monde connaît Stéphane alias Tea Master, son blog est riche d’informations et si sa vocation est commerciale, les prix pratiquées restent sages.
J’ai récemment commandé 4 briques cuites CNNP 2000. Comme je l’ai déjà signalé le rapport Q/P de ce Pu Erh est remarquable et je conseil à tout amateur d’avoir un exemplaire de cette brique dans sa cave. Avec mon paquet Stéphane a eu la gentillesse, non dénuée d’intérêts commerciaux mais c’est de bonne guerre, et tout le monde y trouve son compte, de me glisser quelques échantillons ainsi que du bambou carbonisé qui doit être ce qu’il nomme « charbon actif ». Je passe sur le bambou, je ne sais pas quoi en faire… En revanche j’ai profité de ma journée pour déguster pour toi, lecteur, les échantillons offerts ainsi que quelques autres de même provenance reçues lors d’une autre occasion.
Je ne vais pas dénigrer ce qui ne m’a pas plu mais plutôt mettre l’accent sur deux bonnes surprises qui méritent le détour.
Carré cru 1990 de la région de Menghai : l’aspect de l’échantillon est sympathique, sec à souhait et une pilosité capillaire figure en bonne place entre les feuilles compactées. Classique et de coutume dans le Yunnan semble t-il… L’infusion se fait en zhong (2.5g) sur des périodes d’environ 2mn. Il faut reconnaître que c’est bon, souple et homogène à l’image de tout ce que j’ai goûté chez Stéphane. Le problème est que généralement cette rondeur sans aspérité frise l’emmerdement. Rien de ça ici puisqu’une fine note vertèbre l’ensemble en apportant la race qu’il manque souvent. C’est bien bon, et sans atteindre un carré 1985 n°4 de la Maison des 3 thés en terme de complexité, le but est atteint : on prend du plaisir. Plaisir accru quand on prend connaissance du prix : 39.9€. Pas cher pour un carré, encore moins quand on sait qu’il pèse 300g ! Frais de port inclus on doit être à 16 -17€ les 100g. C’est une affaire. Le carré 1985 n°4 ne joue certainement pas dans la même cour mais coûte tout de même 63€ les 100g… A décharge de la vénérable Maison des 3 thés, Tea Master ne paye pas loyer, ni vendeurs, on oublie souvent ce genre de détails.
Seconde bonne surprise, une redécouverte que mon expérience récente dans les très jeunes Pu Erh m’a permis d’apprécier à sa juste valeur : la galette 2003 issue de théiers sauvages de Yiwu. Redécouverte car je l’avais goûtée il y a plus de 6 mois et n’ayant jamais (ou si peu !) bu de galette de moins de 10 ans, j’avais eu du mal à me forger une opinion. Avec tout ce que j’ai pu ingurgiter ces derniers temps c’est une autre histoire. Cette galette est somptueuse. L’infusion est huileuse, on la sent pleine d’huiles essentielles. La puissance est là, mais contenue, sous-jacente, elle ne s’impose pas, tout comme l’amertume qui est fondue. C’est bon, très bon et la persistance en bouche remarquable. Je passe sur les parfums, tout le monde trouvera ce qu’il souhaite y trouver. Est-ce que ça tient les infusions ? Pas de problèmes c’est du lourd. Bref c’est dans la même lignée que les productions récentes de la Maison des 3 thés : un produit artisanal, noble, loin de tout concept marketing comme ce qui se pratique chez toutes les grandes firmes. Du thé pour les amoureux du thé et non les buveurs d’étiquettes. Le prix ? 135€. Comment ça c’est cher ? C’est coûteux et encore… La galette pèse 500g… Je vous laisse faire votre petit calcul, moi je m’en vais passer commande, car cette galette viendra garnir ma cave avec les autres merveilles que sont les galettes 39, 40 et 42 de la Maison des 3 thés.
04 mars 2007
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6 commentaires:
Bien joué, ça m'a donnée envie d'essayer.
J'attendrai juste quelques semaines, le temps de reprendre un peu mon souffle. J'ai été plus que souple ces dernières semaines avec le budget thé...
Espérons qu'il en restera.
Le carré 1990, c'est du très bon, je le confirme : j'en ai d'ailleurs un qui dort bien au chaud dans ma cave !
Par-contre, la galette 2003 ne m'avait pas franchement emballé. Du-moins à l'époque quand j'avais goûté un échantillon de Stéphane. Maintenant, il est vrai que mon palais est tellement peu habitué aux jeunes Pu Er que je ne me permettrais pas d'en dire du mal. Je ne doute pas un seul instant de sa qualité !
Un jour peut-être, qui sait, arrivera-elle finalement à me séduire... ! Mais attention c'est pas gagné, je suis un dur à cuire, moi !!! ;-))
La galette 1990 n°21 que tu nous avais recommandée il y a peu et qui trône dans la cave à thé depuis samedi me semble constituer une passerelle entre le monde des Pu Er vieux et les jeunes. Les jeunes de belle facture apporteront un fruité et une longueur en bouche supplémentaires.
BOnsoir, j'ai moi-même reçu un échantillon de cette galette de Yiwu 2003 et j'avoue que je ne sais pas trop comment l'attaquer... Pourrais-tu me donner tes paramètres ? poids et temps d'infusion... cela m'aiderait beaucoup !
Marci d'avance
Bonsoir Alain,
Je procède en mettant environ 2g en Zhong. Je rince une fois et je pousse les infusions à environ 2mn. A vrai dire je fais juste attention à la première, après je ne regarde plus la montre. C'est un bon truc pour déceler les défauts d'un thé de faire l'opposer de que l'on fait en Gong Fu Cha : faible grammage en zhong et pousser les infusions sur 2, 3, 5 voir 6 minutes. Si le thé a des problèmes ils se réveleront !
En ce moment je n'utilise plus la Yixing avec tous les Pu erh jeunes que je goûte.
Merci pour cet article et ton compte-rendu de dégustation de mon puerh sauvage. Cela me fait d'autant plus plaisir que c'est probablement la perle de ma sélection.
Je suis tout à fait d'accord aussi avec les conseils que tu donnes à Alain. Avec de tels paramètres, il suffit plus que de se fier à son nez, sa gorge, son estomac et tout son corps pour juger si le thé nous fait du bien ou pas.
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